Mille sabords!

J'avais déjà un pied sur le bateau lorsque, jeudi soir, je reçois un "émile" (c'est ainsi que j'appelle les courriels) de Paris. Mille milliards de mille sabords! Le Capitaine n'est pas prêt pour larguer les amarres le 19! Il ne quittera Anvers que le 7 octobre! Tout mon itinéraire tombe à l'eau. Ainsi que le billet d'avion de retour. Le lendemain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la savane, je me remets à l'ouvrage. Une envie de pleurer (et par rien qu'une envie la nuit). Annuler les réservations pour l'hébergement, le billet retour, tout le toutim. Refaire complètement l'itinéraire. Relire l'ancien et me dire que, finalement, vu le peu de temps prévu là-bas, c'était un peu comme si j'entrais au "Comme chez soi" à Bruxelles pour commander une portion de frites accompagnée de mayonnaise industrielle. Alors, tant pis, je décide d'allonger mon séjour là-bas. Presque trois semaines. Une au Cap, l'autre sur l'Océan Indien et la dernière dans la savane. Ce sera un peu plus équilibré comme menu. Même si je dois me priver du désert de Kalahari qui me semblait intéressant aussi. Impossible de tout voir. Il faudrait des mois. Des années. Alors, mieux vaut voir peu un peu plus longtemps que beaucoup à la japonaise. Enfin, c'était un contretemps dont je me serais bien passé. Les arbres de Liège commencent à roussir, les prairies du Cap à verdir. C'est étrange de voir cela sur les webcams. Là-bas, les jours allongent un peu, ils décroissent ici. Samedi matin, il y avait une lune pleine et merveilleusement lumineuse qui éclairait le matin liégeois. Un peu comme pour illuminer mon nouvel itinéraire. Les politiciens liégeois, comme d'habitude, se moquent des citoyens. Ils négligent l'avis déposé sur ma porte qui demande de ne pas déposer de publicités dans ma boîte aux lettres. Du coup, celle-ci commence à déborder de tracts électoraux. Je deviens analphabète. M'en fiche, le 8 octobre, pour leurs élections, je ne serai pas là...